Le gestionnaire de projet joue un rôle clé lorsqu’il faut mener à terme un changement dans l’organisation. Puisque ce poste allie compétences techniques et qualités interpersonnelles, n’est pas gestionnaire de projet qui veut ! Et les aptitudes qui incombent à la profession ne s’apprennent pas toutes sur les bancs d’école.
« On doit avoir un profil particulier pour devenir gestionnaire de projet, explique Pierre Ethier, consultant en formation, gestion de projet et collaborateur à l’ÉTS. Quelqu’un qui carburerait à la reconnaissance aurait peut-être des difficultés dans ce domaine. Ce n’est pas que le gestionnaire de projet ne reçoit pas de reconnaissance, mais il est souvent appelé à intervenir dans les cas qui posent problème : la gestion de conflits, le réalignement, l’ajustement d’objectifs… Quelqu’un qui trouve sa motivation dans la gratitude aura ainsi tendance à se dire qu’il n’obtient de l’attention qu’en cas de problèmes. Donc si on a besoin de beaucoup de tapes dans le dos, ce n’est peut-être pas le meilleur choix. »
Indispensable dans pratiquement tous les secteurs d’une entreprise, le gestionnaire de projets doit posséder certaines compétences indispensables pour être à l’aise dans ses fonctions.
Les habiletés communicationnelles
Écoute active, capacité à exprimer des idées à l’oral comme à l’écrit, gestion de réunions… un gestionnaire de projet utilise ses habiletés communicationnelles environ 90 % du temps.
« Le gestionnaire de projet étant responsable des résultats, il faut qu’il réussisse à faire faire les tâches aux collaborateurs, explique Pierre Ethier. La communication sera son outil principal de travail. De plus, il est multidisciplinaire, et devra communiquer à différents paliers de hiérarchie. »
La conscience politique et culturelle de l’entreprise
Afin de faciliter son travail, le gestionnaire doit connaître son entreprise sur le bout des doigts. « Être un leader, connaître les rouages de l’entreprise, savoir sur quelle ficelle tirer est primordial pour obtenir les résultats, les analyses, les prises de décision et savoir comment négocier avec chaque partie présente dans le dossier », relate l’expert en gestion de projet.
L’intelligence émotionnelle
Connais-toi toi-même : cet adage s’applique parfaitement aux gestionnaires de projet qui doivent, pour accomplir leur tâche, avoir conscience de leurs forces et de leurs faiblesses, et de leur façon de réagir selon la situation. Ils doivent également savoir « lire » les autres et saisir les différents types de personnalité des gens avec lesquels ils travaillent.
« Un gestionnaire doit être capable de mettre ces deux volets-là en synergie pour obtenir les résultats attendus », dit Pierre Ethier.
L’aspect adaptation
La gestion de conflits fait partie du quotidien d’un gestionnaire de projet. Lorsqu’un problème survient, les gens s’attendent à ce que le gestionnaire trouve des solutions. « Le professionnel doit être agile et flexible, souligne Pierre Ethier. Il doit être capable de se réorienter ou de se réaligner rapidement en fonction des situations. Il doit également avoir le caractère pour apprendre de ses erreurs et être capable de s’ajuster au cours des prochains jours ou pour les prochains projets. »
Défis quotidiens à relever, communication constante avec différentes équipes, capacité à s’adapter rapidement aux changements, le métier de gestionnaire de projet est ainsi un savant mélange de nombreuses aptitudes professionnelles et d’habiletés émotionnelles. Mais pour qui sait naviguer dans ce contexte, c’est le métier le plus stimulant qui soit !